Yeux dans les yeux

Yeux dans les yeux
Regard envieux
D’émeraude pour eux
Tout un enjeu

Petites flammes ;
Sourire de charme ;
Regard de femme,
Sondent ton âme

Noyé dans ce dédale
D’un soupir fatal
Tombé de ton piédestal
En cette heure matinale

Aspiré vers l’absolu
Rien n’est résolu
Car ils t’ont plu.

C'est la vie

Assise sur la berge,
Je regarde s’écouler la vie.
Du vent, l’eau frissonne.
Du soleil, l’eau miroite.
Combien de temps reste-t-il,
Avant cet éden détruit ?
Un hôtel, ils ont dit,
Un hôtel, y sera construit.
Pierres, briques, béton,
Herbes folles, poissons,
Arbres disparaîtront.
Là où est l’eau,
Dans une piscine, investiront.
Chaises longues, parasols,
Plus de place pour cette nature frivole.
Pourtant, c’est elle que j’aime.
Demain, assis sur cette berge,
Imprégnez-vous de cette beauté,
Alors, comme moi, vous direz :
« Un hôtel, qu’elle drôle d’idée ! »

Oseille, oseille

Oh, doux bruit à mon oreille,
Que le froissement de l’oseille.
Petit rectangle de papier,
Avec lequel je peux tout acheter.
Tu attires les convoitises,
Mon Dieu, quelle sottise.
Homme, on te respecte, on te salue,
Mais c’est lui qui leur a plu !
On t’entoure, amis, parents,
Tout, pour être sur ton testament.
Au besoin on te vole,
Et l’amitié s’envole.

Tu possèdes de l’oseille,
Permets-moi ce conseil :
Méfie-toi bien et veille,
Car après ce long sommeil,
Dur, sera ton réveil.

Baisers d'ange

Petit carré
De sucre coloré
Tu fonds d’un trait.
Gourmandise, je ne peux résister
Trahie par ma langue rosée.
Nul point de contester
Je me suis fait démasquer
Pourtant j’étais bien décidée
À ne pas y toucher
Mais un regard en dérobée
Bonnes résolutions, envolées,
Ma main s’avancer
Et contre ma volonté
Un baiser d’ange dérobé
Douceur incontestée
Plaisir chapardé
Je veux bien me damner
Mais laissez-moi gouter
Encore une fois, c’est osé
Pas la peine de me juger
Je vous invite à y gouter
Et comme moi vous succomberez