La rupture (extrait)

Quand le cœur devient sourd,
Que les mots sont colère,
Quand l’amour est trop lourd
Et la vie une guerre,
Alors il est trop tard,
Il faut se séparer
Chacun prendre une gare
Et tout recommencer,
Oublier ces moments
Où l’on était complice,
Gommer tous les instants
Vécus avec délice,
Déminer le chemin
De nos peines et nos pleurs,
Reconstruire un destin,
Retrouver le bonheur.

Quand l’amour est une rose
Que l’on a effeuillée,
Que notre cœur repose
Parce qu’il est endeuillé,
Quand on parle de la vie
En parlant au passé,
Que l’on est un zombie
Seul pour l’éternité,
…/…

L'inceste (extrait)

Je n’étais qu’une enfant,
Toi le père que j’aimais,
Complice à cent pour cent,
Du moins, je le croyais…

Prétextant à des jeux,
Tu m’as fait des caresses
En t’attardant un peu
Sur mon sexe, sur mes fesses.

Au fur et à mesure
Tu voulais davantage,
Pour toi, pas de censure,
Juste un droit de cuissage.

J’ai dû subir ta loi,
J’ai dû apprendre les gestes
Qui allaient faire de moi
Une enfant de l’inceste.

Quand on se séparait
Tu disais tendrement :
C’est notre jardin secret
N’en parle pas à maman…
.../...
.

 

L'aiguille

Point après point,
L'aiguille fait sa besogne et se veut créatrice
Malgré mes larmes aux yeux, la douleur qui me brûle,
Le gonflement des chairs, le sang qui coagule.
Elle pique dans ma peau pour ébaucher l'esquisse.

Trait après trait,
Elle dessine les contours d'un morceau de ma vie,
En laissant mon histoire incrustée dans ma peau.
Enfin, elle me libère, me laissant en cadeau
Ce sceau indélébile gravé pour l'infini.

Strie après strie,
Mon corps a remplacé le plus beau des papiers
L'aiguille a façonné un merveilleux tableau.
Pudiquement, l'encre s'est mariée à la peau,
Et l'on ne pourra plus jamais les séparer.

  

Les migrants

Ils ont abandonné leur pays, leur famille,
Pour fuir un quotidien torturé de souffrance
S'infligeant un périple dans ce monde qui vacille,
Au péril de leur vie sur un bateau d'errance.

L'océan les brimbale comme des fétus de paille.
Un voyage trépidant où ils côtoient la mort.
La berge qui se dessine disperse leur grisaille.
Vivants, à bout de souffle, ils rejoignent le port.

Arrivés du néant, ils croient au paradis.
Mais vite, ils comprennent qu'ils sont des malvenus.
Leur dessein s'évapore, leur futur s’obscurcit
Leur soif de liberté a soudain disparu.

Alors, peuples d'Europe, avant de les juger,
De les jeter à la vindicte populaire,
Accordez-leur le droit de vivre à nos côtés,
Pensez à ce qu'ils ont enduré et souffert.

.

Présentation de l'ouvrage et Commande

Entre ses coups de cœur et ses coups de gueule, l'auteur nous invite à la réflexion sur des sujets forts de société avec ses mots parfois durs, parfois drôles, toujours émouvants.
Une poésie rimée, un style percutant, se donnant des libertés, y compris celles de parler de tout sans tabou.

L'auteur dédicace les ouvrages sur demande.