Souffrance

Faut-il avoir souffert pour enfin se connaître,
Délier les lianes et leur corset de fer ?
Faut-il avoir souffert pour un autre univers,
Un monde qui s’entrouvre en nous faisant renaître ?

Faut-il avoir souffert pour que l’esprit repose ?
Faut-il un goût amer pour que l’âme dépose
L’ardente vérité lentement révélée,
Sur l’autel affirmé de chimères envolées ?

De la souffrance affleure la frêle fleur de l’espoir ;
Lorsqu’elle lâche prise, c’est du soi le grand soir :
Des forces insoupçonnées, des faiblesses assumées.
Nous voilà au grand jour, nous voilà transformés.

La souffrance : ce tremplin vers la vie intérieure,
Vers cet humble voyage au plus profond de soi.
Elle lisse l’ego pour qu’en nous-mêmes on voie,
Sans qu’il y ait regret, des postures antérieures.

Le bonheur

Je ne sais pas vraiment ce qu’est le bonheur ;

Une paix retrouvée, une absence de heurt ?
Un regard de tendresse posé avec douceur ?
La nature à nos pieds, un parterre de fleurs ?

Un amour qui élève, un frisson qui s’invite ?
Une main qui se tend, une peau qui palpite ?
Une porte qui s’ouvre sur un imaginaire,
Sur un champ des possibles effaçant l’éphémère ?

Un sourire accroché à la marche du temps ?
Une vie qui s’écoule en respect de l’instant ?
Une joie en partage, gage de complétude ?
Un don profond de soi vers une plénitude ?

Cette recherche est vaine car sa musique échappe,
Impalpable et fragile, tapie sous une chape.
C’est dans l’obscurité que sa lumière danse ;
Mais il est pourtant là avec son évidence.

 

Altérité (extraits)

Altérité,
Très entouré par tous tes rites,
Blotti au creux de tes mérites,
Je te chéris, tu me construis,
Tu m’accomplis, je suis autrui.

Altérité,
L’autre, pensé comme une chance,
Le dehors faisant le dedans
Telle l’essence de l’existence
Altérité, notre diamant.

Altérité
Tu permets le manège
Qui tourne autour de nous ;
Ton ombre nous protège
Du vertige du « tout »,

De l’indifférencié,
Des affres noires du vide.
Tu nous donnes l’acier
D’un repère impavide.

 

écris-moi

Écris-moi chaque jour le trouble de ton cœur,
Sur le papier brûlant de ton journal intime.
Conte-moi, mon amour, l’indicible pudeur
Qui fait que tu es toi, loin des peurs anonymes.

Écris-moi,
Permets-moi d’apprendre tes peines et tes joies,
Pour panser les premières, pour danser les secondes ;
Permets-moi de comprendre les ressorts de ta foi
En notre lien si pur, en nos amours profondes.

Écris-moi,
Dis-moi et confie-moi le fond de tes pensées,
Ce pour quoi tu respires en un doux diapason,
Avec moi à côté, nos âmes acérées,
Telles des lames bleues plantées dans la raison.

Je t’écrirai alors où est le phalanstère
De la si belle course de nos rêves si fous ;
À mon tour je viendrai te livrer mes mystères
Pour graver avec toi tout ce qui sera nous…

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Présentation du recueil de Poésies -

C’est à la forme poétique que Jacques confie l’illustration de son parcours de vie, avec ses joies, ses peines, ses doutes, ses combats, et ses peurs.

Chaque texte issu d’une analyse autobiographique étayée par l’attirance de l’auteur pour les réflexions philosophiques, est présenté pour conduire le lecteur vers une introspection à vocation universelle.

Le poète choisit résolument une forme classique et un regard positif sur la vie « Elle se joue des embûches imperceptiblement, La fleur perce la neige inexorablement… » et invite à la résilience « Mon être s’est ressaisi, en perçant les mystères, Et en reconquérant ses plus profonds repères. » . Ainsi le lecteur lit-il au fil de ces vers, autant de sagesse que d’instantanés poétiques et lyriques.

L'auteur dédicace les ouvrages commandés par le site.