Les damnés

Mais que passe le temps et se perde l'ennui
Dans une mer profonde ou une nuit sans ombre,
Sous une terre noire, un ciel évanoui,
Que s'enfonce la vie en des lieux de pénombre !

Que pourrissent les crimes et le vol enfoui,
Que ruisselle la pluie des larmes, sans encombre,
Que perdure l'esprit à jamais ébloui
Et que meurent les âmes sous la lune sombre !

Mais qu'au denier moment il y ait un plaisir,
Un sourire, un éclair, une once de désir
Pour les damnés vivant la souffrance mauvaise !

Qu'on caresse leur joue, qu'on effleure leur front,
Que leur regard s'éclaire, embourbé dans la glaise
Et qu'à l'heure de mort disparaisse l'affront !

L'ortie

À quoi me sert-il donc d'écrire ces poèmes,
États d'âme d'un jour, sentiment d'un instant
Alors qu'en d'autres temps je serai toujours blême,
Dévorée par les vers, le corps sanguinolent ?

Que voudrais-je aujourd'hui de la vie qui me reste
Si ce n'est perdurer et me sentir vivante,
Éloigner pour toujours les affres de la peste,
Me gaver de paroles aux couleurs émouvantes ?

Je m'accroche à la vie, je compose des rimes,
Je veux m'enraciner dans le néant des jours,
Mais n'importe, après tout, qu'un jour on me supprime,
Je ne suis qu'une ortie dans un champ de velours !

Quand je pense au futur je ne vois rien que j'aime,
Si ce n'est un long fil suspendu hors du temps,
Et je n'ai pas le cœur d'explorer tous les thèmes,
La nature d'ailleurs m'a volé le printemps !

Le divorce

On m'a prédit qu'un jour je ressusciterai !
Jamais, au grand jamais je ne veux retrouver
Ce corps que je maudis de toute éternité,
On m'en a fait cadeau, il fut empoisonné !

Il me fut un boulet, toujours en maladie,
Et je dus le traîner par monts et par vallées
Tout au long de la vie comme une perfidie !
Maintenant il vieillit… Vive les mausolées !

Je renie le Bon Dieu, Je préfère le Diable !
Lui que j'ai bien connu quand il me faisait signe
Au détour d'un couloir dans la nuit effroyable
Où ma folie rêvait d'une image maligne !

Je caresse l'idée d'un divorce gratuit
Valable pour toujours sur terre et dans les cieux
Et qu'il ne soit soumis à l'ignoble circuit
Annoncé par le Juge aux coupables aïeux !

Je veux passer contrat avec l'Ange du mal.
Je lui offre mon corps s'il abandonne l'âme,
Je lui lègue un cadeau par procès très verbal,
Qu'il fasse ce qu'il veut, même le polygame !

Présentation de l'ouvrage et Commande

L'auteur dédicace son ouvrage pour toute commande passée par le site.

Voici un recueil de poèmes qui, s'il est travaillé de manière classique, a été écrit, selon les dires d'un lecteur, "avec les tripes"...
Tristesse et regrets, tendresse et indulgence, poursuite de la beauté, lutte contre le temps, souffrance et colère, recherche de la Vérité, désir de reconnaissance et de justice sont les sentiments et émotions qui animent une plume bien souvent maniée comme une épée.